Tous les mois, Nona met à l’honneur un de ses partenaires. Ce mois-ci, c’est Kuupanda et sa solution pour les agriculteur·rices que nous vous présentons. Nona a pu s’entretenir avec Pablo, l’un des 4 fondateurs de cet outil de gestion.

Sommaire :

Kuupanda : mettre la technique au service de l’agriculture

Un outil connecté pour ne pas être déconnecté des besoins du métier

Assurer aux agriculteur·rices un gain de temps et des débouchés économiques

Des formations pour monter en compétence et en autonomie

Un dernier mot pour passer à l'action ?

Kuupanda : mettre la technique au service de l’agriculture

Kuupanda signifie “graine” en swahili. Ses 4 fondateurs, Simon, Arnaud, Jorge et Pablo, ont mis en commun leur expertise pour aider les agriculteur·rices aux multiples casquettes dans leur activité quotidienne. Créée en 2019, Kuupanda regroupe aujourd’hui plusieurs fonctionnalités.

“L’enjeu était de mettre la technique au service de l’agriculture. L’idée est née de la tendance des producteur·rices à vouloir gérer de plus en plus leur commercialisation. Il y a une évolution dans leur métier : ce ne sont plus seulement des producteur·rices mais aussi des gestionnaires, des commerciaux·ales, des communiquant·es… Nous on se demandait : comment on fait pour faire monter les producteur·rices en compétence sur ces sujets et leur apporter un outil efficace, depuis le téléphone, de manière à ce qu’ils et elles puissent gérer l’ensemble de leur activité dans la journée.”

L’outil souhaite ainsi répondre aux métiers identifiés au-delà de la production. Pour la commercialisation, ce dernier permet de créer un catalogue de produits et de le diffuser simplement sur différentes plateformes de vente ou de partenariat, comme nona. Le stock est centralisé et actualisé instantanément, tout comme les commandes. La partie gestion aide le·a producteur·rice sur ses récapitulatifs de commande, ses bons de livraisons ou factures… Enfin, le volet transport permet de négocier des tarifs et avantages et le module communication d’animer sa clientèle.

Un outil connecté pour ne pas être déconnecté des besoins du métier

Pablo note un paradoxe dans la digitalisation de l’activité des producteur·rices : “Les producteur·rices se digitalisent doucement, pourtant tout leur cœur d’activité est très digitalisé : sur tout ce qui va toucher à la production, le tracteur, les GPS…”

Kuupanda accompagne des agriculteur·rices partout en France : “Je suis beaucoup sur le terrain pour aller voir les producteur·rices”, explique Pablo. “Simon aussi comme il est lui-même agriculteur. Il a d’ailleurs beaucoup participé à l’identification du besoin. On visite des lieux de productions aussi avec les chambres d’agricultures qui sont nos partenaires. On est très connecté à cet écosystème : c’est important pour nous de développer un outil pour les producteur·rices et ne pas être déconnecté des besoins du métier.”

Kuupanda épaule à présent non loin de 1000 producteur·rices, pour une équipe de 12 personnes. Un chiffre possible grâce à l’autonomie des agriculteur·rices qui utilisent majoritairement seul·e cet outil “simple et intuitif.”

Kuupanda accompagne tout type de producteur·rices, de la petite à la grosse production, et du jeune au plus âgé. “On n’arrive pas aujourd’hui à faire un persona. Le point commun entre nos agriculteur·rices c’est juste de s’être dit : mon exploitation, j’ai envie d’en vivre bien, sans me tuer à la tâche et j’ai envie de monter en compétence. Dans les plus gros producteur·rices qu’on accompagne, il y a quand même un peu cette notion d’agri-entrepreneurs.”

L’objectif à long terme est de toujours simplifier davantage l’outil, tout en lui ajoutant des fonctionnalités pour se concentrer sur les producteur·rices et leurs besoins.

Assurer aux agriculteur·rices un gain de temps et des débouchés économiques

L’outil a vocation à faire gagner 5 heures de temps par semaine aux agriculteur·rices. Une notion de valeur du temps qui n’est pas toujours évidente à matérialiser selon Pablo.

“Le premier besoin des producteur·rices qu’on a identifié, c’est un besoin de temps et de prendre du recul pour mieux s'organiser. Il faut une structuration de leurs activités. Les producteur·rices ont tendance à beaucoup travailler. Quand je fais des formations et que j’interviens sur place, je leur demande souvent quelle est la valeur horaire d’une heure de leur travail. La plupart du temps, ils et elles ne peuvent pas me donner de réponse,” explique Pablo.

La crise agricole actuelle a visibilisé la fragilité des exploitations agricoles, ce qui selon Pablo peut être moteur de changement. “De ce que j’entends dans les champs, ils et elles veulent plus de cohérence dans les décisions prises, sur les importations des produits, et une égalité en termes de normes à respecter et de contraintes salariales. J’espère que cette crise fera réaliser qu’il faut qu’on rende nos producteur·rices plus robustes et surtout leurs exploitations plus résilientes.”

L’objectif de Kuupanda est en effet d’inscrire l’activité de l’agriculteur·rice dans la durabilité. Un objectif qui nécessite d’avoir du temps et d’élargir leurs canaux de ventes, selon Pablo. “Si des grandes marques arrivent à vendre des milliards de boissons qui sont mauvaises pour la santé, l’agriculteur·rice devrait pouvoir vendre son jus de pomme au même prix. Ça dépend de ce qui est raconté et à qui c’est vendu. En gérant tout ou une partie de leur commercialisation, ils et elles seront forcément plus résilient·es parce qu’il y aura des issues de secours si jamais leur client unique change sa politique ou leur impose certaines normes.”

Pour rendre possible ces débouchés, Kuupanda essaye de créer du lien entre les producteur·rices et les consommateur·rices, en local. “Le but est de savoir qui a quoi, où, et quand pour que les consommateur·rices puissent savoir où sont les producteur·rices et ce qu’ils et elles vendent. Il existe une digitalisation post production mais pas en amont. L’idée est donc de digitaliser leur catalogue de produits et de le proposer en local. On ne pourra peut-être pas faire que du local mais si on arrive déjà à faire des échanges intra France avec un maximum de circuits courts, ce serait bien.”

Des formations pour monter en compétence et en autonomie

Pablo explique que le besoin de monter en compétence sur les multiples activités en dehors de la production n’est pas forcément identifié par les agriculteur·rices. Les formations menées par l’équipe de Kuupanda sont donc consacrées à ces enjeux de commercialisation, de communication et de gestion. Des conseils pour gagner en autonomie : “Vendre à la grande distribution, ce n’est pas vendre à un restaurant, à un réseau Bio, à une supérette... On appuie sur l’importance d’apprendre à vendre et de communiquer simplement.”

Ces formations ont la volonté plus générale de faire prendre conscience aux producteur·rices de l’importance qu'ils et elles devraient accorder à leur qualité de vie : "Les agriculteur·rices découvrent à travers ces formations ce qu’un outil peut faire mais l’idée est de leur mettre des graines en tête : qu’ils et elles prennent conscience de ne pas sous-estimer ces 3 casquettes en plus de leur casquette principale de producteur·rice. Parce qu’on a beau être le·a meilleur·e producteur·rice, avec le meilleur produit, si on sait pas le vendre, c’est compliqué.”

Un dernier mot pour passer à l'action ?

Pablo souhaite que les consommateur·rices prennent conscience de la réalité du travail et du quotidien d’un·e agriculteur·rice : “Il faut que le·a consommateur·rice se rende compte de la valeur du produit consommé. Ce qu’on paye, ce n’est pas le prix réel du produit ou celui qui fait vivre une exploitation. Il faut mettre au centre de ses habitudes de consommation la valeur du produit.”

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